Jean-Pierre, le choix de vivre
Originaire de Saint-Nazaire (Lac-Saint-Jean), Jean-Pierre menait une vie pour le moins active, partagée entre ses entreprises, sa famille et sa passion pour le théâtre. Pourtant, un événement inattendu allait tout remettre en question.
« Ma motoneige s’est arrêtée d’un coup, c’est là que ma vie a basculé. »
C’était un 28 décembre, lors d’une randonnée en motoneige comme tant d’autres. Jean-Pierre est surpris par un creux dans la piste; sa motoneige s’y enfonce d’un coup et s’immobilise. Un bête accident, mais une vertèbre presque réduite en miettes. Transporté d’urgence à Chicoutimi, puis à Québec, il passera plus de six heures sur la table d’opération.
Un choix crucial
Dès son arrivée à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ) • Installation boulevard Hamel du CIUSSS de la Capitale-Nationale, Jean-Pierre fait clairement connaître ses intentions au personnel : « Il nous a dit : « J’ai choisi de vivre » confie une thérapeute. Pour lui, vivre est un choix : « J’aurais pu choisir de laisser tomber, de laisser gagner le découragement, ça n’a pas été mon choix, je veux continuer de vivre pleinement. Alors, tous les obstacles qui viennent avec, je les ai choisis. » Bien qu’armé de détermination et d’optimisme, Jean-Pierre a dû faire face à des moments plus difficiles : « J’ai toujours eu beaucoup de visite ici. Entre ça et les thérapies, ça ne me laissait pas beaucoup le temps de penser. Mais une fin de semaine, je n’ai eu personne. C’est là que j’ai dû faire face à la réalité, quand j’ai été seul avec moi-même ».
Pourtant, il n’a jamais perdu sa détermination. Il admet que sa famille y est pour beaucoup : « Je le fais aussi pour mes enfants, j’ai une preuve à leur donner. Ils ne me verront pas abandonner ». Jean-Pierre constate le fruit de ses efforts : « Je sais déjà que mon histoire va finir beaucoup mieux que prévu! Il y avait de bonnes chances que ma paralysie soit plus importante, mais j’ai retrouvé l’usage des muscles du bas de mon dos, de mon ventre et de mes hanches. C’est une différence extraordinaire pour ma vie au quotidien. »
Il est d’ailleurs très reconnaissant envers tous ceux qu’il a côtoyés à l’IRDPQ • Installation boulevard Hamel : « Ici, les thérapeutes savent où ils s’en vont. Ils m’ont donné l’assurance, la force dont j’avais besoin. Ma physiothérapeute m’a donné du fil à retordre, mais en terminant ma réadaptation, je vais savoir que j’ai fait le maximum, que j’ai gagné tout ce que je pouvais. »
Un avenir certain
Quand on lui parle de l’avenir, Jean-Pierre n’est pas inquiet. « Je ne sais pas encore ce que je vais faire, quel emploi je pourrai occuper. Mais pour l’instant, l’important est de rentrer chez moi, l’important est que je puisse vivre normalement malgré mon accident, que je puisse prendre soin de ma famille. Je vais sans doute diminuer la cadence, prendre plus de temps pour être avec mes enfants. »
Et en ce qui concerne sa passion pour le théâtre? « Ma troupe m’attend avec impatience, j’ai un rôle principal dans la pièce et j’ai bien l’intention de le prendre! C’est tout un défi que de jouer sur quatre roues! Mais je veux prouver aux gens que c’est possible, que ça ne m’arrêtera pas. »
En lui-même et en ses proches, Jean-Pierre a trouvé la force de persévérer et de croire en son avenir. Source de réconfort et de conseils pour plusieurs des usagers qu’il a fréquentés pendant son séjour, il admet qu’il a lui aussi tiré de grands bénéfices de ces échanges : « J’aime le monde! De pouvoir les aider, de voir que je leur donnais du courage, ça m’a aidé moi aussi. »