Marie-Ève Croteau : ne jamais abandonner
Aujourd’hui, une athlète paracycliste accomplie, Marie-Ève Croteau a connu un parcours des plus particuliers où son courage et sa détermination ont été mis à l’épreuve plus d’une fois.
À 14 ans, un premier événement vient bouleverser sa vie. Heurtée violemment par une voiture, elle subit de sérieuses blessures dont la trace sera indélébile; elle devra à partir de ce jour composer avec une impotence fonctionnelle du bras gauche. La vie n’avait pourtant pas fini de lui réserver des surprises. Quelques années plus tard, un voyage l’expose à un virus qui s’attaque à sa moelle épinière et la paralyse des deux jambes. C’est à la suite de cette tragédie que Marie-Ève est admise à l’Institut. « Je connaissais l’IRDPQ et les prouesses qui y sont accomplies, j’avais hâte d’arriver, de commencer à me rétablir ». Elle admet pourtant qu’à son arrivée, la réalité l’a frappée de plein fouet : « C’est en arrivant à l’Institut que j’ai vraiment réalisé ma situation. J’ai vu toutes les autres personnes qui étaient dans le même état que moi, ou pires encore. Ça m’a donné la motivation nécessaire pour surmonter cette épreuve, pour améliorer mon sort. »
Tout au long de sa réadaptation, elle s’accroche à deux principes profondément ancrés en elle : ne jamais abandonner et toujours rester positive. « Chaque petit pas que je pouvais faire, je le faisais. Il s’agit de petites choses, de petits progrès, mais c’est la somme de tous ces efforts qui fait une différence! » Elle parvient d’ailleurs à regagner beaucoup de mobilité, mais l’une de ses jambes demeurera affectée. C’est alors qu’elle fera une découverte qui changera sa vie : « J’ai découvert qu’il se faisait du sport à l’Institut. Qu’il y en avait en piscine, mais qu’il y avait aussi des gens qui jouaient au volley-ball! Ça a vraiment été une thérapie pour moi, un défoulement qui m’a aidée à tenir le coup. J’ai réalisé que tout n’était pas terminé, je pouvais encore bouger. » Puis, une rencontre marquante lui ouvre de nouveaux horizons : « J’ai rencontré Pierre Pomerleau, éducateur physique à l’IRDPQ, et il m’a fait découvrir le paracyclisme. » Le caractère complet de ce sport l’a séduite. Une passion venait de naître.
Moins d’un an après le début de sa réadaptation, elle est présentée à l’équipe nationale de paracyclisme. Après une évaluation préliminaire encourageante, on lui pose la grande question : accepte-t-elle de joindre l’équipe? « Je ne savais vraiment pas dans quoi j’embarquais, mais j’ai décidé de foncer. Dès mon entrée dans l’équipe, j’avais une visée pour le moins ambitieuse : participer aux jeux de Londres en 2012. » Deux ans plus tard, c’était mission accomplie.
Aujourd’hui membre de l’équipe canadienne de paracyclisme et comptant à son actif de très nombreuses victoires dont deux médailles d’or à la Coupe du Monde de paracyclisme en Italie en 2014, Marie-Ève dégage un sentiment d’accomplissement, de fierté : « Mon handicap m’a poussée à réaliser des exploits que je n’aurais jamais cru possibles. Je ne pense pas que je me serais rendue aux Jeux paralympiques si ces épreuves n’avaient pas dramatiquement changé ma vie », confie-t-elle.
Toujours très impliquée pour la Cause des personnes handicapées, Marie-Ève a appuyé depuis les tout débuts le Défi Cycliste IRDPQ. Cet événement de la Fondation Élan a amassé des fonds pour permettre à des usagers d’acquérir des équipements sportifs adaptés pour qu’ils puissent eux-aussi repousser leurs limites par l’entremise du sport.